14 décembre 2017 4 14 /12 /décembre /2017 14:13

Suite au conseil municipal d'hier, voici le courrier que j'ai adressé aux membres du groupe « Démocratie pour Aix » :

Chères et chers collègues,

Hier, lors du conseil municipal, 4 conseillers•e•s municipaux•ales ont voté contre le « protocole d’accord transactionnel entre la ville et l’association représentant les familles Roms installées quartier Valcros » (délibération 2.16 de l’ordre du jour). Les trois membres de l’extrême droite (M. Boyer avait pouvoir pour Mme Rouvier, absente) et… notre président de groupe.

Ce protocole d’accord, qui fait suite à décisions de justice, permet à plusieurs associations dont le Secours catholique, la Ligue des droits de l’homme, etc., d’ouvrir aux familles roms vivant dans un bidonville aixois un parcours de vie tourné vers l’inclusion sociale, la formation ou encore la scolarisation des enfants. Cela faisait des années que nous demandions que ce type d’action soit engagée. Les habitant•e•s du hameau de Martelly, situé à proximité du lieu dans lequel il est prévu d’installer ces familles, s’inquiètent et ce, à juste titre, puisque la maire les a laissé•e•s sans aucune information. Les peurs peuvent se comprendre, même si je combats avec force les propos purement racistes qui ont été proférés ce matin notamment par un membre de ce collectif (« Ce ne sont pas des gens, ce sont des déchèteries »), propos dont, malheureusement, les relents xénophobes ont été repris par la maire d’Aix n’hésitant pas à stigmatiser les Roms.

En amont du conseil, là où notre rôle aurait été de faire œuvre de pédagogie auprès de ce collectif d’habitant•e•s, par exemple en permettant qu’un lien se fasse avec le CADDRIS ainsi qu’avec l’ensemble des associations mobilisées sur ce projet, notre président a choisi de participer à la conférence de presse qu’ils ont organisée il y a quelques jours, sans que le groupe ne soit informé de cette décision. Pourtant, nous aurions pu participer, mais de façon active, en expliquant comment d’autres projets avaient fonctionnés, en travaillant avec eux à l’amélioration de ce projet-là, parce que bien sûr, au vu des combats qui sont les nôtres au quotidien, il n’est pas entendable de laisser ces familles sans solution de vie décente.

Déjà, l’article de La Provence relatant la présence de notre président lors de cette conférence de presse m’avait heurtée. Mais le voir aujourd’hui, lors du conseil, voter avec l’extrême-droite contre ce protocole, alors même que l’ensemble de la majorité municipale (enfin !) y souscrivait, m’est insupportable. Pire, il a, durant la discussion qui précédait le vote, développé des arguments afin que la délibération soit retirée, souhaitant visiblement mettre fin à toute action possible en faveur de ces familles.

J’aurais pu choisir de m’en expliquer directement avec lui ou de convoquer une réunion de groupe. Mais vous le savez, sur d’autres sujets, j’ai déjà tenté d’expliquer pourquoi il y avait des limites à ne pas franchir sans pouvoir être ni entendue, ni écoutée.

Ainsi, lors du dernier conseil, deux membres de notre groupe ont voté contre la protection fonctionnelle demandée par une agente qui avait porté plainte pour harcèlement. Je dois avouer que j’en suis restée stupéfaite. Comment, alors que l’actualité était toute entière tournée vers ces questions, le président du groupe politique auquel j’appartiens, suivi d’un autre élu, pouvaient voter contre la protection d’une femme ayant porté plainte pour harcèlement ? C’est incompréhensible, et c’est, de mon point de vue, au-delà de la portée morale et de l’éthique personnelle à laquelle cela renvoie, une faute politique impardonnable. Je suis d’ailleurs moi-même fautive, parce que j’ai pensé que prendre la parole pour dire en conseil municipal comment et pourquoi je me désolidarisais de ce vote était suffisant. Mais ça ne l’était pas. Preuve en est aujourd’hui, puisque l’escalade continue. Hier, on vote contre la protection d’une fonctionnaire. Aujourd’hui contre les Roms. Que nous réserve le prochain conseil ?

Cette situation impensable n’a que trop duré. Nous avons fait campagne sous l’égide de notre président de groupe, sous une étiquette de gauche. Nos valeurs, humanistes et féministes ne sont pas compatibles avec de tels votes.

En conséquence, je demande l’exclusion d’Édouard Baldo du groupe « Démocratie pour Aix ».


Gaëlle Lenfant

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 11:01

En 2012, j’avais viré en tête du 1er tour. Dans cette circonscription particulièrement marquée à droite, où François Hollande n’avait obtenu que 43% des voix, nous n’avions perdu l’élection qu’à quelques centaines de suffrages, à la surprise générale. Depuis, sur ce territoire, la droite comme la gauche n’ont cessé de perdre des voix et l’extrême droite d’en gagner. 

En 2017, nous avons une responsabilité : faire vivre nos idéaux

Pour cela, nous devons nous donner les moyens de la victoire. Pourtant, je constate que les candidatures de gauche se multiplient : hormis la mienne, étiquetée Parti socialiste, le Parti communiste, le Parti de gauche, le Parti radical de gauche et une candidate sans étiquette se sont déjà déclaré·e·s. EELV ne saurait tarder. Quant aux soutiens d’Emmanuel Macron, j’entends dire qu’ils auraient plusieurs candidat·e·s potentiel·le·s.

Il est temps de savoir ce que nous voulons vraiment : rester sur les méthodes du passé qui ont fait tant de mal à la gauche en nous tournant le dos les uns les autres, sans discussion possible parce qu’il s’agit d’une élection nationale et que « ce sont les partis qui décident, nous, localement on est désolés mais on ne peut rien faire » ou bien changer notre regard. Nous voir. Discuter. Mettre en balance ce qui nous rassemble sur ce territoire par rapport à ce qui nous divise. Et faire en sorte de ne pas apporter l’élection sur un plateau à la droite ou à l’extrême droite. Ne nous berçons pas d’illusions : dans cette configuration de candidatures multiples, la gauche sera atomisée dès le premier tour. 

Derrière ces candidatures se cache parfois la volonté de voir disparaitre le Parti socialiste. Alors qu’en réalité nous construisons notre disparition collective. La disparition de la gauche. De nos idéaux, de nos valeurs, de nos combats, de ceux de nos anciens. Nous avons oublié pourquoi nous faisons de la politique. Nous préférons voir gagner ceux qui portent des idées qui vont à l’encontre des nôtres, voire même des idées qui nous répugnent, seulement parce que nous sommes incapables de voir que nos convergences sont plus fortes que nos divergences. Comment pouvons-nous donner envie aux gens de gauche de voter si nous ne sommes pas capables de nous montrer responsables vis-à-vis d’eux ? 

En nous divisant, nous nous perdons nous-mêmes

Face à ce constat, j’en appelle solennellement à une réunion de l’ensemble des partis, courants, personnes et personnalités concernés. Ensemble, mettons sur la table ce que nous voulons vraiment. Ensemble construisons nos candidatures, dans le respect de chaque tendance, de chaque parti, mais sans oublier le principal : mieux vaut gagner ensemble que de tout perdre seul.

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 18:35

Chaque année qui passe porte son lot de bonheurs et de tristesses. Il en est certaines plus lourdes que d’autres et 2016 aura été de celles-là. Attentats, guerres, famines, montée des racismes… Non, le monde ne va pas bien. J’en appelais l’an dernier à la raison, mais il faut se rendre à l’évidence : mon appel n’a pas été entendu. L’élection de Trump aux États-Unis ou le Brexit montrent que l’on est plus prêts de la folie que de la raison. En France, ce sont des motions anti-migrants qui fleurissent et les dérives racistes qui se multiplient. À Aix-en-Provence, Maryse Joissains donne régulièrement raison à l’extrême droite, supprimant une subvention par-ci, votant une charte de la laïcité rejetée par le tribunal administratif tant le texte posait problème par-là… Chez nous aussi 2016 aura été ponctuée d’actes et de visions populistes et parfois surréalistes. 

La droite extrême désormais au pouvoir dans notre Région PACA agit dans le même sens. Ces dernières semaines ont été particulièrement terribles : outre l’odieuse motion anti-migrants, le Président de Région a fait voter la suppression d’un dispositif de formation pour jeunes en difficulté, dont certains sous main de justice, certains fichés « S », qui ne seront donc plus encadrés. Il est aussi allé soutenir Netanyahu et son gouvernement contredisant en cela la position diplomatique française et européenne. Pire, il a annoncé le don de 50 000 € à un organisme accusé de participer à la colonisation des territoires Palestiniens. Ces quelques exemples montrent, s’il en était besoin, les dangers que représente une droite toujours plus tournée vers ses extrêmes, toujours plus démagogique et populiste.

2017 sera une année cruciale parce qu’elle portera au pouvoir un nouveau ou une nouvelle président.e de la République, un nouveau gouvernement, une nouvelle Assemblée nationale. Le choix des Français-e-s aura des conséquences importantes sur l’avenir de notre pays. « Le mal qui est dans le monde vient presque toujours de l’ignorance », écrivait Camus dans La Peste. Le premier vœux que je formule pour 2017 est que les écrans de fumée posés ici ou là par ceux qui cherchent à accéder au pouvoir par tous les moyens n’abusent pas nos concitoyen.ne.s. Que nous ayons la lucidité de regarder au-delà des discours et des images de télévision bien lissées pour voir la réalité des programmes et des projets. Quelle France voulons-nous ? Pour ma part, je souhaite qu’elle porte les valeurs pour lesquelles je me bats chaque jour, dans ma vie d’élue et de militante, mais aussi dans ma vie personnelle, ma vie de femme, de mère, de fille, d’amie… C’est à chaque instant, à chaque rencontre, à chaque partage que par nos paroles comme par nos actes nous pouvons savoir qui nous sommes et quelle direction nous voulons prendre. Je ne renoncerai jamais à la solidarité, au partage, à l’égalité, ni à la liberté de tous comme de chacun. Je suis de gauche. Viscéralement de gauche. Je sais vos doutes, vos lassitudes aussi, parce que vous me les dites souvent lorsque je vous rencontre. Mais au fond, vous ne doutez pas de la justesse de vos valeurs, vous qui comme moi pensez que nous devons nous tourner vers un avenir de gauche. C’est la capacité de tel ou tel à faire vivre vos rêves dont vous doutez. Et ce serait vous mentir que de vous dire que je ne partage pas ces doutes, parfois. Mais douter n’est pas renoncer. Nous avons des primaires de la gauche les 22 et 29 janvier. J’ai choisi de soutenir la candidature d’Arnaud Montebourg, parce qu’il me semble être le meilleur pour diriger la France. Il pourra nous conduire vers cette société plus juste, plus progressiste, plus humaine. Mais un homme, si exceptionnel soit-il, ne peut changer le cours des choses s’il est seul. Voilà pourquoi mon deuxième vœu est que chacune et chacun d’entre vous comprennent la puissance qui réside en chaque individu. Croyez en vous. En ce que vous êtes. En ce que vous faites. Battez-vous pour vos idées, faites grandir vos rêves ! Ensemble, nous pouvons construire une France qui nous ressemble. Je pense particulièrement à toutes celles et tous ceux qui souffrent plus que d’autres. Parce qu’ils n’ont pas d’emploi, pas de logement, parce qu’ils sont dans la solitude, dans la maladie, dans la souffrance pour quelque raison que ce soit. C’est pour elles et eux, surtout, que je veux une France qui renforcerait la solidarité, qui redistribuerait mieux les richesses, qui repenserait l’organisation du travail. C’est pour cela que je me suis engagée dans le soutien d’un candidat aux primaires de la gauche. La victoire d’Arnaud Montebourg lors des prochaines présidentielles est mon troisième vœu.

Bonne année à tous et toutes.

Je vous souhaite aussi des milliers de bulles de bonheurs dans vos vies.

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 22:46
Et si 2016 était l'année de la raison ?

Ces moments sont rares, mais parfois les questions posées à une société sont fondamentales et engagent des valeurs qui disent ce que nous sommes. Nous vivons un de ces moments, avec la discussion actuelle sur la déchéance de nationalité.

Certains disent les socialistes pris au « piège » de ce débat. Je ne crois pas que ce soit le cas. Je pense plutôt que cette question nous oblige à revisiter nos fondamentaux socialistes, nos valeurs essentielles. D'ailleurs, si piège il y a, il faudrait en reconnaître la paternité au président de la République et à son gouvernement socialistes, ce qui engagerait la responsabilité du Parti socialiste à réfléchir d'ici 2017…

Bien que cela ait été largement commenté, mieux vaut redire ici de quoi il s'agit. Et d'abord redire, et avec force, ma conviction que notre pays vit des heures graves et que tout doit être mis en œuvre pour lutter contre le terrorisme. Mais lutter efficacement.

Deux propositions sont donc débattues : déchoir de leur nationalité française les personnes binationales condamnées pour terrorisme, voire déchoir aussi de leur nationalité ceux et celles qui n’auraient que la nationalité française.

C'est sur la première proposition que la gauche a commencé de s'élever, à raison, puisque cela revient à créer deux catégories de Français·e·s, les binationaux et les autres. L’égalité est pourtant inscrite au cœur de notre devise républicaine : un·e criminel·le est puni·e pour son crime et pas en fonction de qui il/elle est. C'est un principe fondamental et il n’y a pas de compromission possible avec un principe fondamental.

Pensant calmer les débats, est venue ensuite une seconde proposition qui revient, elle, à autoriser la création d’apatrides. Mais qui peut penser que la gauche va baisser les yeux alors qu'il ne s’agit que d’une remise en cause d’un droit humain fondamental, consacré par l’article 15 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme ? Priver quelqu’un de toute nationalité c’est, comme le disait Hannah Arendt, le priver du « droit d’avoir des droits » : elle, elle y voyait le début du totalitarisme.

Voilà pourquoi ces propositions sont dangereuses. Sans compter que, comme même leurs promoteurs le reconnaissent, elles ne serviront à rien dans la lutte contre le terrorisme.
Pire, en avalisant l’idée que les terroristes seraient par nature non français, exogènes, elles nous empêchent de réfléchir sur ce qui est un fait : des Français·e·s, né·e·s en France et y ayant passé la majorité de leur vie sont devenu·e·s terroristes. Le reconnaître, c'est commencer à penser prévention, parce qu'aucune annonce répressive, et surtout pas la déchéance nationale, ne fera réfléchir des terroristes prêt·e·s à mourir. En revanche, l'indignité nationale pourrait répondre au besoin de symboles, qui peut être légitime, sans remettre en cause nos fondamentaux.

Comme le dit Anne Hidalgo, nous avons « besoin de politiques qui produisent des résultats » : les postures et impostures en cours deviennent insupportables.

Alors, puisqu'il est de tradition en ce début du mois de janvier de faire des vœux, voici le mien : que 2016 soit l'année de la raison et des fondamentaux. Que nous sortions, en tant que Nation, de la surenchère et des tactiques politiciennes. Je fais le vœu que les évènements tragiques que nous avons vécus nous permettent de gagner en maturité politique et citoyenne, qu’ils nous poussent enfin à nous poser les bonnes questions et à mener des débats sérieux sur ces sujets complexes.

La France est debout après cette terrible année 2015, mais les Français·e·s ont besoin de penser leur présent et leur avenir. L'emploi, la jeunesse, l'écologie, l'éducation, la culture... À ces questions prioritaires nous devons aussi trouver des réponses sensées et opérantes.

Pour cela, nous avons besoin de retrouver le sens de nos grandes valeurs et l’envie de les transformer en réalité.

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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 12:31

La France est frappée de nouveau. En responsabilité, le président de la République a décrété l'état d'urgence sur le territoire national. Un deuil national de trois jours commence aujourd'hui.

Nous entendons, lisons, regardons partout des informations relatives à ce qui se passe. Experts, sachants, témoins, politiques : des centaines de personnes sont interviewées, pressées de dire ce qu'elles pensent, ce qui se passe, comment agir, quoi faire… et tout cela dans la minute. Parmi eux, certains n'hésitent pas à attiser les peurs, en pointant du doigt des boucs-émissaires ou en prétendant réduire nos libertés.

La peur est un sentiment si humain… mais nous devons absolument la dépasser pour aller vers la raison.

Je voudrais revenir sur la matinée d'hier, que j'ai passée au camp des Milles avec le président Vauzelle et des membres du Conseil régional des jeunes. Ces jeunes nous ont dit la brisure. Ils ont parlé de résistance. Ils ont évoqué avec intelligence et sensibilité l'humanité, la République, ses valeurs, la nécessaire solidarité, l'envie de paix, de sécurité, de construire et de vivre ensemble. Ils ont parlé de culture, d'art, d’histoire, de mémoire, d'éducation, de laïcité.

Cette matinée était prévue de longue date. Le destin a voulu qu'elle ait lieu à un moment très particulier et très intense. Ces jeunes m'ont apporté plus de réponses que tous les soi-disant sachants qui passent en boucle sur les chaines d'information continue. Je voulais juste les en remercier très sincèrement.

Je rappelle ce texte adopté par le conseil régional en janvier dernier :

Terre d'égalité républicaine, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur réaffirme ses valeurs de tolérance et de respect.
Sur le territoire de Provence-Alpes-Côte d'Azur, la citoyenneté et la ‘res publica’ sont des concepts multiséculaires. Issus de l'Antiquité, réinventés par les Lumières et la Révolution, mis en pratique par la République, ils sont le fondement de notre région.
À cela s'ajoute notre histoire : Provence-Alpes-Côte d'Azur est une terre d'échanges et d'immigrations. Notre histoire, notre culture, la toponymie et l'économie de notre région portent l'empreinte indélébile de toutes celles et ceux qui se sont installé·e·s ici, amenant avec eux la mémoire et l'empreinte de leurs origines. Les apports de ces immigrations sont multiples et ont forgé notre identité, par essence ouverte.
Alors que le conseil régional se réunit pour la première fois en assemblée plénière depuis les tragiques évènements de début janvier qui ont ému et indigné des millions de citoyennes et citoyens, la Région
• condamne fermement ces attentats ;
• réaffirme solennellement son attachement à son identité ouverte et républicaine ;
• affirme plus que jamais sa volonté de lutter contre les fondamentalismes, les extrémismes, la tentation de désigner des boucs émissaires et les violences qui agitent parfois jusqu'aux établissements scolaires de notre région, menacent le vivre ensemble et sapent les fondements de la démocratie et de la République.
Nous entendons faire vivre les valeurs qui rassemblent : la liberté, l'égalité et notamment l'égalité entre femmes et hommes, la fraternité, la laïcité indétachable de la liberté de conscience. Nous voulons lutter contre le terreau sur lequel se développent les inégalités, l'exclusion, sources des dérives, qu'elles soient maffieuses ou politiques.
Depuis plusieurs années, la Région mène une politique emprunte des valeurs qu'elle entend défendre, pour l'éducation à la citoyenneté et au vivre ensemble :
• soutien à la mixité sociale et générationnelle : rénovation urbaine, respect de la loi SRU, guerre au mal-logement ;
• accès à la culture (Pass Culture), au sport, à la gratuité des livres et du matériel d'apprentissage, à la mobilité (carte Zou), à la santé et la contraception (Pass Santé +, Maisons régionales de santé, « Mieux manger au lycée ») ;
• lutte contre les discriminations ;
• soutien aux associations et structures œuvrant pour l'égalité des droits, contre les violences et les discriminations ;
• promotion de l'égalité entre femmes et hommes (charte européenne pour l'égalité).
La région Provence-Alpes-Côte d'Azur souhaite que l'ensemble de ses jeunes puissent garder confiance dans leur avenir et dans la République garante du vivre ensemble. Ainsi, le conseil régional, réuni en assemblée plénière le 20 février 2015 décide de :
• valoriser son soutien aux mouvements d'éducation populaire et aux médias citoyens, garants de la vitalité démocratique auprès de tous les publics et sur tous nos territoires ;
• soutenir les initiatives d'éducation à la citoyenneté, à la laïcité et aux valeurs de la République, rendre plus lisibles l'ensemble des dispositifs existants et encourager toute personne œuvrant auprès des jeunes à les utiliser, notament les proviseurs des lycées et les responsables en charge de la formation et de l'accompagnement des jeunes.
La région tient à réaffirmer son territoire comme carrefour culturel et démocratique ouvert sur l'Europe et la Méditerranée. Ce modèle multiculturel, c'est tous ensemble que nous devons, dans un élan de responsabilité, l'assumer fièrement et le consolider. Provence-Alpes-Côte-d'Azur peut et doit, aujourd'hui plus que jamais, devenir le fleuron de l'intelligence collective et d'une démocratie revitalisée.

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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 10:07

Profondément choquée, sidérée, en colère et infiniment triste. Compassion pour les victimes, solidarité pour leurs familles et leurs proches. C'est la France toute entière qui est en deuil aujourd'hui.

Mais la France, ma France, c'est aussi celle qui ne plie jamais devant la peur. Ces Parisien·ne·s qui hier soir ont ouvert leur porte sont l'image même de ce qui nous lie : la solidarité, la fraternité la lutte commune face à l'adversité. Debout et ensemble, nous conjuguons au présent le verbe « Résister ».

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18 septembre 2015 5 18 /09 /septembre /2015 09:27

J'ai participé hier au rassemblement organisé à Marseille, devant la mairie, contre les LGBT-phobies. J'y tenais à deux titres.

D'abord, en tant que citoyenne, je suis comme tant d'autres scandalisée de voir que l'homophobie fait encore tant de victimes. L'agression dont Paul et Tony ont été victimes il y a quelques jours est odieuse et doit être condamnée fermement : je me réjouis du rassemblement de jeudi car cela prouve que ce type d'actes n'est pas toléré. Mais je pense plus largement aux victimes d'agressions physiques ou verbales, de moqueries, de discriminations LGBT-phobes. Certaines ont témoigné lors du rassemblement : j'espère que, grâce au courage de ces témoignages, nous continuerons de progresser vers une plus grande prise de conscience des difficultés que notre société continue de faire subir aux homosexuel·le·s, bi·e·s et trans.

J'étais également présente en tant que vice-présidente de la région PACA, en charge notamment de la lutte contre les discriminations : je voulais témoigner par ma présence de l'engagement de la région sur ces questions. Certes, comme ma collègue Sophie Camard, je suis en campagne, même si nous ne sommes pas sur la même liste (ce que je regrette, mais c'est une autre histoire…). Pour ma part, je n'ai pas souhaité m'exprimer lors du rassemblement : j'estime que la parole revenait ce soir aux associations et aux citoyen·ne·s. Ce n'était pas, à mon sens, un moment de politique partisane.

Pour autant, je tiens à répondre aux interrogations que j'ai perçues, et aux reproches aussi parfois. Je les entends : j'admets bien volontiers que nous ne faisons pas assez et que personne ne fera jamais assez tant que des agressions homophobes auront lieu. Mais je veux aussi dire que la région PACA agit : par notre soutien aux associations, comme « Le Refuge » par exemple, par la mise en place de sensibilisations dans les lycées et, plus globalement, par l'action politique en faveur de l'égalité et du respect.

Le mariage et l'adoption pour tous ont été un progrès indispensable et nécessaire. Mais ce n'est certainement pas la fin du combat. D'abord parce que, comme l'ont montré les longs mois de débat, certains groupes nourrissent encore une haine pour les minorités sexuelles (et j'imagine à quel point ces défilés roses et bleus contre leurs droits ont pu être pénibles pour les LGBT). Mais aussi parce qu'il faut aller plus loin.

Aussi, l'action des élu·e·s régionaux·ales de gauche contre les LGBT-phobies continuera et nous l'afficherons clairement. Il ne s'agit pas juste de soutenir quelques associations pour s'afficher « gay friendly » : il s'agit d'une question de valeurs et c'est un choix politique de la majorité de gauche au conseil régional que combattre pour l'égalité.

C'est à la fois un droit humain fondamental, au cœur de la promesse républicaine, et un jalon sur la voie d'une société meilleure.

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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 14:22

Hier, l’ensemble des conseillers régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur étaient réunis pour une assemblée plénière extraordinaire consacrée à la nécessaire solidarité envers les réfugiés. Nous avons ainsi débloqué trois millions d’euros en faveur de leur accueil.

À la lumière des débats, je voudrais revenir sur quelques points.

Tout d’abord, il faut rappeler que la région n’a pas attendu les drames récents pour agir envers celles et ceux qui en ont besoin. La région lutte contre la grande pauvreté en soutenant les grandes associations de solidarité, les épiceries sociales, les banques alimentaires. Nous soutenons les sans-abris en finançant le logement d’urgence, en développant l’accès au logement décent pour les publics en difficulté.

La solidarité de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur n’est donc pas une nouveauté. Nous nous inscrivons dans une continuité politique quand nous permettons, par exemple, à des étudiants réfugiés de poursuivre leurs études. Nous assumons nos responsabilités en permettant à ces personnes d’être accueillies dans la dignité. Et parce qu’elles sont assez invisibles dans les médias, je pense aux femmes, qui, bien souvent, sont parmi les premières victimes dans les pays en guerre. L'association Élues contre les violences faites aux femmes note ainsi dans un communiqué paru aujourd'hui que « ces femmes [ont été] pour beaucoup d'entre elles victimes de persécutions, de violences sexistes et/ou sexuelles de viol de guerre ».

Mais avec cette politique d’aide, la région PACA s’inscrit aussi dans une continuité historique. Je ne sais pas si les interventions des élus FN hier, notamment celle de M. Mesmay, sont le fruit d’une profonde ignorance historique ou d’une volonté de tromper nos concitoyens, mais il faut le dire : oui, notre région est une région d’accueil. L’accueil de celles et ceux qui fuient la misère et les persécutions fait partie de notre histoire. Par le passé, Arméniens fuyant le génocide, républicains espagnols échappant au franquisme, Pieds-Noirs en 1962 ou encore Algériens fuyant la guerre civile — pour ne citer que quelques exemples — ont trouvé refuge dans notre région. Je pense aussi aux Justes de notre région qui ont accueilli et sauvé les Juifs persécutés.

Cet accueil, ces accueils, c'est notre histoire, notre fierté, notre identité.

Bien sûr, à chaque fois qu’il s’est agi d’aider, les haineux ont fait parler d’eux et attiser les peurs.

Ainsi Marine Le Pen compare maintenant l’arrivée de réfugiés aux « invasions barbares » du IVe siècle. Cela pourrait presque faire rire si ce n'était si grave. D'abord parce que le terme d’« invasion » est depuis plusieurs décennies remis en cause par nombre d'historiens ensuite la France n’existait pas à l’époque, évidemment, mais en plus nous portons encore le nom d’un de ces « envahisseurs » visiblement pas si « barbares » : les Francs. Bref, l’histoire de notre pays est depuis toujours une histoire de migrations.

Mais Marine Le Pen n’est malheureusement pas la seule à tenir des discours racoleurs et faux sur la question : une partie de « Les Républicains » semble vouloir lui emboiter le pas.

Par exemple, vendredi dernier lors d’une réunion publique, j’ai dû m’élever contre le maire d’Aubagne (LR) qui prétendait ne pas pouvoir accueillir de réfugiés en raison des familles en attente de logements sociaux (2 000 dans sa commune nous dit-il). Rappelons que la France s’est engagée à accueillir 24 000 réfugiés sur deux ans (moins de 0,04 % de la population française) alors que notre pays compte environ 36 000 communes. Même pas une personne par commune ! Affirmer qu’ils « prennent la place » des familles en attente de logements ou de prestations sociales (auxquelles ils n’ont d’ailleurs pas droit à leur arrivée) est donc entièrement faux. Laisser penser cela, opposer les populations les unes aux autres est mensonger et irresponsable quand on est maire.

Et que dire des autres élus tels MM. Ciotti et Estrosi, Mme Joissains ou encore M. Leonelli hier au conseil régional…

L’histoire a donné tort aux vendeurs de peurs et de haine. Elle leur donnera tort aujourd’hui encore : être français, être patriote et républicain c’est être fidèle à l’identité de notre région et donc répondre à notre devoir d’accueil et de solidarité.

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8 septembre 2015 2 08 /09 /septembre /2015 09:25

La situation aux portes de l'Europe est aujourd'hui d'une extrême gravité. Chaque jour, des femmes, des hommes et des enfants sont contraints de fuir leur foyer dans l'espoir, parfois vain, d'échapper à la mort.

Ce drame ne semble cependant pas émouvoir tout le monde. Ainsi dimanche à Marseille, Marine Le Pen a cru bon affirmer dans un discours inhumain que la situation des réfugiés était enviable. Quand la démagogie flirte avec l'ignominie, il faut le réaffirmer avec force : être français, être patriote et républicain, c'est répondre au devoir de solidarité.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, peut-être plus que dans toute autre région, l'accueil de celles et ceux qui fuient la misère et les persécutions fait partie de notre histoire. Par le passé, Arméniens fuyant le génocide, républicains espagnols échappant au franquisme, Pieds-Noirs en 1962 ou encore Algériens fuyant la guerre civile — pour ne citer que quelques exemples — ont trouvé refuge dans notre région. C'est notre fierté et notre identité.

Il y a quelques mois, le président Michel Vauzelle lançait l'appel « Nous sommes tous méditerranéens ». Aujourd'hui, le conseil régional s'engage concrètement dans l'organisation de la solidarité : le 14 septembre, l'ensemble des conseillers régionaux sont convoqués en Assemblée plénière afin de discuter de l’aide aux réfugiés et aux mesures que la région PACA et ses partenaires doivent mettre en œuvre rapidement.

En lien avec les associations caritatives et humanitaires de PACA, spécialistes de ces questions, la région s'engagera à organiser la solidarité sur nos territoires. Dès à présent, Michel Vauzelle a lancé un appel « aux maires et aux présidents de collectivité de Provence-Alpes-Côte d’Azur » : la région est prête à les aider s’ils acceptent d’accueillir des réfugiés.

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10 juillet 2015 5 10 /07 /juillet /2015 12:53

Depuis que Marine Le Pen a accédé à la présidence du Front national — et plus encore depuis ses disputes avec son père — il est de bon ton de dire que le FN serait en voie de « dédiabolisation ».

Au conseil régional, je siège dans le même hémicycle que 21 élu·e·s FN : laissez moi vous dire que, malgré l'arrivée de Marine et Marion Le Pen, la ligne politique de l'extrême-droite n'a pas changé. Je vous propose d'en voir deux exemples à l'occasion de la réunion plénière du conseil régional du 26 juin dernier.

Une des 99 délibérations portait sur la politique du logement. À l'occasion du débat, on entend Mme Lartigue (FN) répondre à Colette Charriau (EÉLV) : elle déclare que les lois SRU (qui fixe un nombre minimum de logements sociaux par commune) et Littoral (qui protège l'aspect naturel de nos côtes) « sont des lois complètement injustes » (à 3 min.). Puis elle révèle que les obsessions du FN n'ont pas changé : à 4 min. 30 « Votre politique en matière de logements sociaux est une pompe aspirante de l’immigration » et « [nous espéons que] les logements sociaux iront aux jeunes qui s’appellent Durand, aux jeunes qui s’appellent Dupond et aux jeunes qui s’appelleront Martin ». Le FN souhaite ni plus ni moins que les logements sociaux soient attribués sur des critères raciaux…

Second exemple : un rapport portait sur la convention « Territoire d'excellence » signée il y a quelques en présence de la secrétaire d'État aux droits des Femmes. On y entend la position du FN sur l'égalité femmes-hommes : il y est opposé, tout simplement. Vous pourrez entendre l'élue Front national dire « Je ne me vois pas en bleu de travail avec du cambouis sur les mains ou encore en train de conduire un 35-tonnes pas plus que je ne supporte des sages-femmes version masculine. Cela a toujours été une spécificité féminine… » ou « l’homme et la femme ne sont pas égaux mais plutôt complémentaires ».

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